Se parfumer est un geste du quotidien, une habitude que l’on effectue sans trop y réfléchir. Mais que se cache-t-il dans votre flacon de parfum ? La diversité et la complexité des matières premières naturelles encouragent l’industrie de la parfumerie à repousser ses limites pour exploiter l’infinie richesse olfactive qui nous entoure. Petit tour d’horizon des techniques traditionnelles de fabrication de parfum…
L’ENFLEURAGE
Des corps gras pour absorber les odeurs
L’enfleurage est une technique de fabrication de parfum utilisée dès l’Antiquité qui repose sur la capacité des corps gras à absorber naturellement les odeurs. Cette méthode se pratique à chaud ou à froid, selon la résistance des plantes à la chaleur.
Les fleurs résistantes, comme la rose ou la narcisse, sont enfleurées à chaud. Elles macèrent dans des graisses ou des huiles préalablement réchauffées, jusqu’à obtention de leur essence. Ce corps gras, appelé pommade, est ensuite placé dans une batteuse avec de l’alcool qui va se charger de son odeur. Après plusieurs filtrages pour éliminer toute trace de graisse, on obtient l’absolue, soit la plus forte concentration de parfum.
L’enfleurage à froid, quasiment abandonné aujourd’hui, permettait de traiter les fleurs plus fragiles (jasmin ou tubéreuse). Le principe est le même que pour l’enfleurage à chaud, mais les pétales sont déposés sur une fine couche de graisse froide.
LA DISTILLATION, OU L’HYDRODISTILLATION
De la vapeur d’eau pour capter les huiles essentielles
Cette technique de fabrication de parfum est l’un des plus vieux procédés de traitement de la matière première. Elle est encore aujourd’hui une méthode majeure utilisée dans la parfumerie traditionnelle.
La distillation repose sur la capacité de la vapeur d’eau à capter les huiles essentielles. Concrètement, la matière première à distiller (pétales, graines, racines…) est disposée sur un plateau perforé dans un alambic. Celui-ci se remplit ensuite d’eau portée à ébullition. En s’élevant, la vapeur d’eau dégagée s’imprègne des principes odorants de la matière première. L’essence extraite est récupérée dans un condensateur puis dans un séparateur. L’eau se sépare des éléments odorants par décantation et les huiles essentielles peuvent alors être récoltées et utilisées.
L’EXTRACTION
L’utilisation de solvants volatils pour entrainer les molécules odorantes
Le procédé d’extraction apparait au 18ème siècle et s’utilise encore communément de nos jours. Cette méthode s’effectue en plusieurs étapes et consiste à dissoudre la matière première du végétal dans un solvant que l’on laisse ensuite s’évaporer.
À l’image d’une machine à laver, les végétaux sont immergés dans une cuve en acier appelée « extracteur ». Ils sont ensuite soumis à des lavages successifs aux solvants organiques (éthanol ou hexane) qui se chargent de leurs odeurs. Le solvant parfumé est alors porté à ébullition. Résultat : l’évaporation du solvant, plus volatil que la matière extraite du végétal, délivre un corps gras : une pâte très odorante appelée « concrète » pour les fleurs, ou « résinoïde » pour les matières sèches (racines, mousses). Après plusieurs lavages à l’alcool et plusieurs glaçages, la concrète purifiée donne naissance à l’absolue.
L’EXPRESSION
Une technique réservée aux agrumes
Née en Sicile, cette méthode de fabrication est uniquement utilisée avec les agrumes (famille olfactive des Hespéridés). L’expression à froid, ou pression à froid, permet de récupérer les huiles essentielles qui se trouvent dans leur zeste. L’écorce est séparée du fruit et percée de petits trous pour ensuite être pressée mécaniquement. Ce procédé délivre un mélange d’huile odorante et d’eau. La filtration de cet extrait permet enfin de séparer les parties aqueuses des huiles essentielles.
Pour vous donner un ordre d’idée, il faut environ 1500 citrons pour obtenir 1 kg de leur essence !
L’EXTRACTION AU CO2 SUPERCRITIQUE
Le gaz carbonique comme solvant pour entrainer les composés odorants
Sous ce terme un peu barbare se cache une technique de fabrication de parfum très moderne et plus complexe que celles vues précédemment. Elle permet d’extraire les éléments olfactifs des fleurs et des plantes comme la rose Damascena (mise en avant dans notre fragrance label rose) ou le lilas par exemple.
Le principe repose sur l’utilisation du gaz CO2 mis dans un état supercritique, c’est-à-dire ni liquide, ni gazeux, mais à un niveau de pression élevé. On parle alors de fluide. Dans cet état, le gaz agit comme un solvant, qui une fois plongé dans les pétales de rose, extrait tous les éléments actifs sans chauffer et sans ajout de produit chimique. À la fin du procédé, on récupère le CO2 par dépressurisation, ce qui en fait une méthode très écologique car totalement recyclable.
Maintenant que vous savez tout sur les techniques traditionnelles de fabrication de parfum, vérifions si vous avez bien compris : quelle technique de fabrication est utilisée pour les ingrédients principaux de notre eau de parfum enkor ?
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