Les fleurs muettes, ces belles silencieuses

Les fleurs muettes refusent de livrer leur essence naturellement. Découvrez comment elles se retrouvent dans vos parfums...

Muguet, lilas, lys, jacinthe, œillet, chèvrefeuille, pivoine, violette, freesia, gardénia, pois de senteur… Ces plantes sont pour la plupart très odoriférantes. Elles ravissent vos sens, parfument vos jardins et embaument votre maison dans de jolis bouquets parfumés. Il est pourtant impossible d’en capturer l’odeur naturellement pour en faire un parfum ! Découvrez celles que l’on appelle les  fleurs muettes, ou fleurs silencieuses… 

Des fleurs réduites au silence ?

Le surnom de « fleurs muettes » leur a été attribué dès le milieu du XVIIIe siècle car elles n’ont jamais révélé leur secret, pas même aux parfumeurs les plus expérimentés, passionnés et entêtés… À ce jour, aucune technique traditionnelle de fabrication de parfum n’a permis de capturer leur délicate odeur. Ces fleurs silencieuses ne donnent en effet ni essence ni absolu à se mettre sous le nez ! Pourtant, on les retrouve souvent dans les ingrédients principaux de parfums connus et adorés. Mais ne vous y trompez pas : vous ne trouverez pas de muguet dans un parfum dit au muguet. Ni de jacinthe dans une création du même nom.

Alors, s’il est impossible d’en extraire l’odeur naturellement, comment construire une fragrance autour de ces plantes ?

Une nouvelle palette olfactive

À l’image d’un véritable puzzle olfactif, le parfumeur jongle entre les différentes matières premières naturelles et les molécules de synthèse. Avec l’aide de scientifiques et de chimistes, il retranscrit les accords fleuris, verts, poudrés ou sucrés de ces plantes. Car le parfum d’une fleur est lui-même composé de plusieurs odeurs. Le chèvrefeuille, par exemple, sent le jasmin avec des facettes végétales, miellées et orangées. La réinterprétation de ces fleurs muettes peut donc varier d’un parfumeur à un autre selon leur sensibilité olfactive, les souvenirs et expériences qu’elles leur évoquent. Grâce à la synthèse, la palette du parfumeur s’agrandit pour leur permettre de mieux s’exprimer et d’enrichir les compositions florales.

(Re)plongez le nez dans vos livres de chimie

Le parfumeur dispose de plusieurs molécules de base dans sa palette olfactive pour créer ou réinterpréter des odeurs. Il peut notamment utiliser l’indole, que l’on retrouve chez toutes les fleurs blanches, qui émane un doux parfum fleuri lorsqu’elle est utilisée à faible concentration. Lalcool phényléthylique est quant à lui l’un des composants naturels de la rose, qui permet de reproduire une odeur de jacinthe. Autre exemple, les notes vertes et fraîches du muguet que vous pouvez retrouver dans certaines de nos fragrances comme ïōdé, kilim, musc ou encore le musc originel, sont retranscrites à l’aide de l’hydroxycitronellal. La tubéreuse, que vous pouvez sentir dans ippi patchouli, provient généralement d’un mélange de différentes notes : ylang-ylang, noix de coco, mimosa, indole et d’autres éléments olfactifs.

La synthèse et les nez curieux des parfumeurs permettent donc à ces fleurs muettes de laisser leur empreinte olfactive dans les compositions de vos parfums. Saviez-vous que certaines fleurs refusaient de livrer leur essence ? Appréciez-vous les parfums fleuris ?


Découvrez les fragrances citées dans cet article

Pack Découverte
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eau de parfum ïōdé
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