Troubles de l’odorat : quand notre nez nous joue des tours

Les troubles de l'odorat sont divers : distorsion ou perte complète de l'olfaction, notre nez peut nous jouer des tours

Les parfums et les senteurs représentent un univers où tout le monde peut s’amuser avec les notes, les compositions et les souvenirs. Tout le monde ou presque. Aujourd’hui un sixième de la population souffre de divers troubles de l’odorat. Notre sens primaire, aussi intuitif qui puisse paraître, peut parfois nous faire défaut pour nous faire vivre les odeurs différemment. Cacosmie, anosmie ou encore phantosmie : autant de maux qui déforment ou stoppent complètement notre olfaction. Qu’ils soient dus à la vieillesse ou à divers traumatismes, il arrive que notre nez nous joue de sacrés tours.

Notre nez, ce farceur

Nous l’avions déjà évoqué dans l’article sur la puissance de la mémoire olfactive : l’odorat est l’une de nos perceptions sensorielles les plus anciennes et les plus puissantes. D’un point de vue physiologique, le chemin emprunté par une odeur est toujours le même. Lorsque nous inspirons, des molécules odorantes entrent dans notre nez. Elles sont recueillies par nos « capteurs internes » appelés neurones olfactifs. Puis elles sont transmises jusqu’à la partie de notre cerveau qui interprète et décortique les odeurs : le bulbe olfactif. Lorsque l’odorat fonctionne normalement, les spécialistes parlent de normosmie. Mais parfois, suite à toutes sortes de traumatismes, ces neurones sont endommagés, ce qui conduit à une mauvaise perception de l’odeur respirée.

Comme une drôle d’odeur…

Être le seul à sentir une odeur de brûlé, avoir l’impression d’être nargué par des effluves fantômes alors que d’autres senteurs ont complètement disparu, ou encore avoir les narines sans cesse chatouillées par une odeur incommodante sans pour autant adopter une hygiène douteuse… Autant d’indications qui prouvent qu’un trouble de l’odorat est peut-être en train de vous affecter. Mais comment se manifestent-ils exactement ?

Les divers troubles de l’odorat

La perte de l’ouïe ou de la vue sont des troubles sensoriels bien connus. Mais ceux qui concernent l’odorat restent pourtant souvent dans l’anonymat. Loin d’être exceptionnels et anodins, voici les deux grandes catégories qui les définissent :

  • L’anosmie : elle correspond à une perte importante voire totale de l’odorat. L’anosmie peut être temporaire ou définitive. Elle peut également être spécifique, lorsque seules certaines odeurs sont concernées par le trouble.
  • Les dysosmies : elles regroupent toutes les perturbations liées à notre odorat.

Parmi les troubles qui perturbent notre perception des odeurs, on retrouve plusieurs cas de figure :

  • La cacosmie : il s’agit de percevoir constamment une odeur désagréable voire même fétide, sans rien avoir sous les semelles ou sans éléments extérieurs provenant de notre environnement. En réalité, l’odeur ressentie émane souvent du corps de la personne atteinte, majoritairement engendrée par une infection dentaire, ou des sinus.
  • La parosmie : c’est un trouble de l’odorat qui provoque une déformation de la perception des odeurs. Une odeur autrefois agréable devient insupportable et les personnes atteintes se retrouvent à confondre les stimulations olfactives entres elles, prenant une odeur pour une autre. La parosmie est un symptôme que l’on retrouve dans certains cas de la maladie de Parkinson.
  • La phantosmie : ici on parle d’hallucination olfactive. L’organisme perçoit des odeurs qui n’existent pas en réalité. Selon une étude du National Institute on Deafness and Other Communication Disorders (NIDCD), 1 américain sur 15 en souffrirait. D’après les chercheurs, la phantosmie pourrait provenir d’une exposition à des polluants ou des produits toxiques, ou encore à la prise répétée de certains traitements médicamenteux. Elle peut être révélatrice de troubles psychologiques.

Maux de nez : les causes

Mais comment ces troubles de l’odorat peuvent-il se déclencher ? Sans être alarmiste, tout le monde peut un jour ou l’autre perdre l’odorat, de façon partielle ou totale, passagère ou définitive. La première explication est très simple : lorsque l’on vieillit, notre faculté sensorielle à décrypter et analyser les odeurs devient moins performante, tout comme la vue ou l’ouïe qui diminuent. C’est ce que l’on appelle la presbyosmie.

Notre mode de vie peut également affecter notre nez : tabac, pollution… autant de facteurs qui saturent nos capteurs olfactifs. Durant certaines périodes de la vie et notamment durant la grossesse chez les femmes, la sensibilité aux odeurs peut au contraire être décuplée. On parle alors d’hyperosmie. Certaines personnes disposent naturellement de cette capacité à détecter les odeurs que les autres ne sentent même pas. Chance ou mauvais coup du sort, tout dépendra des senteurs ! Enfin, si les troubles de l’odorat apparaissent à tout âge, c’est qu’ils sont dû à une pathologie ; simple rhume, traumatisme crânien voire maladie plus grave, il est toujours important « d’écouter » son nez qui peut parfois être révélateur de maux plus importants.

Rééduquer son nez, c’est possible !

Si certaines anosmies ou autres troubles de l’odorat sont irréversibles, il est parfois possible de rééduquer son nez pour lui apprendre de nouveau à réagir normalement face aux stimulations. La rééducation olfactive consiste à humer plusieurs odeurs caractéristiques et cela tous les jours pendant plusieurs semaines. Pour apprivoiser leur nez, des patients respirent deux fois par jour et pendant 10 secondes, des flacons contenant des extraits de rose, d’eucalyptus, de girofle ou de citron. Cette gymnastique olfactive dure environ trois mois. La rééducation ne pourra pas se poursuivre plus longtemps à cause du phénomène de saturation des odeurs, comme lorsque vous ne sentez plus vraiment votre propre parfum à force de le porter. La pratique est assez récente mais elle ouvre de nouvelles possibilités passionnantes concernant les perceptions sensorielles de l’Homme.

Et si vous ne souffrez d’aucun troubles de l’odorat mais que vous avez simplement envie d’entraîner votre nez, retrouvez tous nos conseils ici.

Un monde sans odeur

Si ces troubles sont encore largement méconnus, ils se révèlent très handicapants au quotidien. Les dysosmies, et encore plus l’anosmie, sont malheureusement souvent négligées par l’entourage (qui a du mal à s’imaginer un monde dénué d’odeur) et par le corps médical (encore peu formé). En plus de perdre la notion des odeurs, même les plus familières, l’anosmique, perdra aussi fatalement le goût. Cette expérience désagréable, nous l’avons tous vécue en ayant un gros rhume. La qualité de vie diminue et la saveur affective des odeurs provoque un vrai manque chez les personnes atteintes. Au-delà de ça, l’odorat fait aussi office de système d’alerte pour l’organisme. Fumée, nourriture avariée ou produits chimiques sont des indices olfactifs d’un danger. Chez les personnes anosmiques, le risque d’accident domestique est donc beaucoup plus courant.

Connaissiez-vous ces différents troubles de l’odorat ? Essayez d’imaginer une vie sans aucune odeur…


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