Chaque année c’est la même chose… Dès que l’été pointe le bout de son nez, on a comme une envie irrésistible de s’envelopper de fragrances ensoleillées. Ces parfums tantôt floraux ou sucrés, voire plutôt fruités ou iodés, nous replongent immédiatement dans les souvenirs heureux de vacances entre soleil et sable chaud. Depuis des décennies les parfumeurs rivalisent d’inventivité pour mettre ces émotions en flacon. Ils recréent ainsi des notes solaires, chères à notre cœur et à notre nez. Mais que se cache-t-il derrière ces fragrances estivales ? Faites vos valises, direction le parfum de l’été !
Le parfum des vacances
Grâce à certains accords, le parfum peut nous faire voyager par-delà les frontières. Il peut aussi nous emmener tout droit vers le chemin des vacances de notre enfance, ou celles qui nous font rêver sur papier glacé. Lorsque l’on évoque le parfum des vacances, il s’agit des références olfactives qui nous imprègnent. De par nos expériences passées, mais aussi grâce à certaines références culturelles, le parfum des vacances sera plus ou moins différent pour chacun d’entre nous. En Europe par exemple, le marqueur olfactif de l’été est l’Ambre solaire de L’Oréal, aux notes balsamiques et sucrées. Aux États-Unis, c’est le produit solaire Hawaiian Tropic qui fait figure de référence avec la douceur des fruits exotiques tels que la noix de coco, la mangue ou encore la goyave.
En réalité, il n’y a pas de manière unique de créer des notes solaires. Le parfumeur peut jouer entre les ingrédients naturels et les matières de synthèse pour donner un vrai coup de soleil aux compositions.
Les notes solaires en un ingrédient mythique : le salicylate de benzyle
D’une protection solaire…
Pour comprendre les notes solaires, il faut chercher dans nos souvenirs de vacances. Il y en a notamment un très précis : celui d’un produit utilisé sur toutes les plages des années 30 à aujourd’hui : l’Ambre Solaire. Cette huile solaire a été créée par Eugène Schueller, chimiste de formation et créateur du groupe L’Oréal. Grand amateur de sortie en mer mais beaucoup moins des coups de soleil que celui lui provoquait, il a l’idée de créer une huile protectrice contre les rayons du soleil, tout en optimisant un joli bronzage. Après des mois de travail, l’Ambre Solaire sort dans les supermarchés en 1935. À cette époque, les recherches sur les filtres solaires sont beaucoup moins poussées qu’aujourd’hui. Le principal composé synthétique connu pour ses vertus protectrices est le salicylate de benzyle. Celui-ci était déjà utilisé par nos cousins américains depuis 1923.
Un an après le lancement de l’Ambre Solaire, les français profitent d’une liberté nouvelle grâce aux congés payés. Très vite, l’huile protectrice devient l’indispensable de l’été. Elle envahit les valises de tous les vacanciers cherchant la fraîcheur du bord de mer. Il n’en fallait pas plus à notre mémoire olfactive pour l’ancrer profondément et durablement dans notre cerveau comme la senteur emblématique de l’été.
L’histoire continue quelques années plus tard, quand les chercheurs de L’Oréal suppriment le salicylate de benzyle de la formule de l’huile. Ils la remplacent par des filtres solaires bien plus performants en termes de protection. La conséquence ne se fait pas attendre et les ventes d’Ambre Solaire s’écroulent aussi vite ! Les clients déçus ne retrouvaient plus l’odeur caractéristique de la peau chauffée par le soleil et du sable. Le salicylate de benzyle fut donc réintroduit dans la composition du produit, comme un véritable agent parfumant.
… à la palette des parfumeurs
Face au succès de cette senteur ensoleillée, la molécule de salicylate de benzyle deviendra très vite l’indispensable des cosmétiques. Elle se démocratisera ensuite auprès des parfumeurs quelques années plus tard. Les notes solaires s’harmonisent facilement dans de nombreuses compositions pour y amener un aspect lumineux et épicé. On l’associe souvent avec des notes florales, pour sublimer leur fraîcheur et contrebalancer le côté plus « lourd » de la molécule. Parmi les fragrances solaires, on retrouve notamment la famille floraux-salicylates. Après un certain désamour pour ces notes, jugées à tort comme bas de gamme, les fragrances solaires et exotiques reviennent sur le devant de la scène et enveloppent nos peaux de senteurs lointaines.
Mais ça sent quoi le salicylate de benzyle ?
Dans l’Ambre Solaire des premières heures, le salicylate de benzyle se conjuguait avec la rose et le jasmin, un accord classique pour les produits cosmétiques. Mais quelle est donc l’odeur de cette molécule ? On lui associe des notes sucrées, grasses, épicées, balsamiques avec un côté floral et caramélisé. Son odeur en elle-même n’est pas très puissante mais elle extrêmement persistante dans le temps. On retrouve ce composé notamment dans l’huile essentielle d’ylang-ylang, du baume du Pérou, mais aussi dans les absolues de frangipanier, d’œillet et de tiaré. De quoi nous faire voyager…
Les fleurs blanches : addiction estivale au parfum d’été
Nous vous parlions déjà des fleurs blanches ici, largement utilisées en parfumerie pour symboliser la féminité. Ces fleurs lumineuses, qu’elles soient fraîches ou suaves, sont résolument sensuelles et apportent aux formules des tonalités solaires et exotiques. Il en existe de nombreuses variétés parmi lesquelles on compte la fleur d’oranger, le jasmin, la tubéreuse, le gardénia et bien d’autres.
Tiaré et frangipanier, des fleurs qui nous font voyager
Quand on réfléchit aux fleurs qui évoquent le soleil, il est difficile de ne pas penser également à la fleur de tiaré, l’emblème de Tahiti. À l’état naturel, son odeur est crémeuse, enivrante. La confusion est souvent faite entre le monoï et la fleur de tiaré. Pour fabriquer le monoï, on fait macérer une grande quantité de fleurs de tiaré dans de l’huile coprah, une huile extraite de la noix de coco, d’où cette délicieuse odeur exotique entre fleur et fruit. On parle aussi souvent de la fleur de frangipanier, souvent confondue avec la fleur de tiaré. Cette fleur sacrée originaire d’Inde dégage des notes vanillées et poudrées. Ne délivrant pas son odeur de façon naturelle, les parfumeurs ont recours à la synthèse pour recréer ce parfum sucré et exotique.
En intégrant des accords de fleurs blanches aux compositions, les parfumeurs misent sur un sillage chaud et sucré, qui nous entraine vers des paysages paradisiaques où le sable blanc côtoie un mer azur… Le cocktail parfait pour donner une touche estivale à une fragrance.
Les autres matières premières qui évoquent des notes solaires
Quand l’été arrive, nos nez se lancent dans une quête de fraîcheur et de légèreté. Nous pouvons compter sur les notes marines, dont l’odeur iodée et aqueuse peut être reproduite par l’alliance de la synthèse et de matières premières naturelles. Pour en savoir plus, rendez-vous ici. Les agrumes rappellent elles aussi les senteurs des vacances, du soleil. On utilise largement la bergamote, la mandarine ou encore le citron et le pamplemousse. Ces cocktails vivifiants et ensoleillés apportent des tonalités hespéridées et revigorantes aux compositions. Enfin, le parfumeur peut aussi aller chercher de l’inspiration du côté des fruits exotiques pour intensifier les notes solaires. On pense forcément à la noix de coco, mais aussi à la mangue, à la banane ou encore à l’ananas dont les senteurs sont reproduites en laboratoire.
Pour vous, c’est quoi le parfum des vacances ?
Découvrez les fragrances citées dans cet article
Bonjour. Est-ce qu’un parfumeur a réussi à recréer l’odeur de l’ambre solaire mythique de Garnier puisque tous les ingrédients sont connus en supprimant celui qui est toxique bien sûr, sous forme d’eau de toilette, crème ou autre ?
Merci de me donner le nom du produit si celui existe
Bonjour Agnès et merci pour votre curiosité ! Nous n’avons pas la réponse à votre question mais si vous aimez les notes solaires, nous vous invitons à tester notre eau de parfum ippi patchouli clair qui pourrait bien vous plaire ! Belle journée et à bientôt…