En parfumerie, les facettes olfactives sont créées pour sublimer le thème principal défini par différents accords. Parmi ces variantes parfumées, on retrouve la facette nouvelle fraîcheur qui vient apporter une véritable onde tonique à une composition. Cette bouffée d’air pur soufflée sur la peau est largement utilisée par les parfumeurs depuis quelques décennies. Découvrez comment les nez parviennent à créer cette sensation olfactive rafraîchissante !
La création de la facette nouvelle fraîcheur
La découverte d’une molécule…
Son nom évoque une vague de pureté naturelle… Pourtant la facette olfactive nouvelle fraîcheur a été fabriquée de toutes pièces en laboratoire ! En effet, cette sensation olfactive à mi-chemin entre notes vertes, nuances marines et tonalités minérales représente une odeur impossible à capturer dans la nature. Le travail des chimistes a donc permis au parfumeur d’élargir leur palette. Ils ont ainsi créé une molécule au nom pas vraiment poétique certes, mais à l’odeur inédite : le dihydromyrcénol.
Ce pur produit de laboratoire est à l’origine de la facette nouvelle fraîcheur, et c’est la société International Flavors & Fragrances, plus connue sous l’abréviation IFF, qui l’a développé au début des années 70. D’abord conçu pour apporter une senteur fraîche et propre aux produits d’entretien et à la lessive, le dihydromyrcénol, ou DHMOL de son petit nom, va peu à peu conquérir le monde de la parfumerie plus haut de gamme pour devenir quelques années plus tard un ingrédient phare des compositions.
… à l’odeur surprenante !
Alors qu’évoque réellement l’odeur de la nouvelle fraîcheur et que sent le DHMOL ? Ce composé synthétique révèle une senteur tonique et vivifiante. On retrouve un aspect « linge propre » qui nous fait penser à la lessive. C’est aussi cette nuance qui le différencie des aldéhydes, plus acidulés. Le dihydromyrcénol agit dans une composition comme un véritable booster d’agrumes qui apporte une sensation de fraîcheur à la fois florale, aromatique et fruitée, tout en dévoilant un parfum de propre. Cette molécule synthétisée en laboratoire diffuse une senteur qui rappelle parfois celle de la limette (un agrume) ou de la lavande. Si la sensation de fraîcheur est immédiate, semblable au linge qui sèche à l’air libre, la molécule dévoile également dans le temps un fond légèrement ambré.
Fraîcheur savamment dosée
Mais le DHMOL ne s’apprivoise pas aisément et il faut savoir le manier avec précaution pour créer la facette nouvelle fraîcheur. S’il est trop concentré dans une composition, le dihydromyrcénol peut vite dégager une sensation olfactive proche de la savonnette « bon marché ». On le compare souvent à la calone, une autre molécule emblématique des notes marines que vous pouvez sentir dans notre eau de parfum alõ. Moins iodé, le DHMOL laisse transparaitre une sensation plus propre et moins « eau de mer ». Cependant, ce composé à l’origine de la facette nouvelle fraîcheur dévoile un aspect plus métallique. Celui-ci peut vite devenir trop présent et gênant si la molécule n’est pas dosée correctement. Le parfumeur doit donc réussir à trouver l’équilibre parfait pour créer une sensation olfactive fraîche et durable !
La facette nouvelle fraîcheur en parfumerie
Une déferlante de parfums iconiques
Après avoir rafraîchi de nombreuses lessives, le DHMOL s’est invité dans les parfums de peau. Il apparait pour la toute première fois dans une fragrance en 1975, dans une composition masculine créée par Azzaro. Il occupe alors seulement 2% de la composition. Mais c’est déjà assez pour inspirer d’autres créateurs et notamment Davidoff qui lancera en 1988 Cool Water, un parfum qui marquera véritablement la naissance de la facette nouvelle fraîcheur. Pour la première fois, la molécule n’est pas utilisée comme un simple composé odorant à la senteur propre, mais elle est mise au premier plan. Aux côtés de notes aromatiques et d’un fond boisé, la nouvelle fraîcheur se dévoile comme une onde givrée et dynamique qui évoque les savons de barbier. Cette fragrance rencontre un grand succès et ouvrira la voie à une autre composition de génie quelques années plus tard avec le célèbre CK One de Calvin Klein.
Accord fraîcheur
Il existe de multiples façons d’apporter de la fraîcheur à un jus parfumé. Le nez a ainsi la possibilité d’agrémenter la composition de notes marines à l’odeur aquatique et salée, d’utiliser des agrumes pour leurs nuances hespéridées, ou encore d’employer des herbes aromatiques ou des nuances vertes. Autre possibilité : créer une facette olfactive nouvelle fraîcheur. Celle-ci se présente presque toujours de la même façon dans les fragrances. Le dihydromyrcénol s’accorde le plus souvent avec d’autres notes fraîches, créées par des nuances aromatiques ou marines. Pour donner plus de structure et de tenue à ces fragrances aux notes volatiles, le parfumeur peut avoir recours à différentes options. Il peut les habiller d’un fond boisé en utilisant généralement du cèdre, ou les associer à un accord fougère.
Nouvelle fraîcheur, un accord masculin ou féminin ?
Si le Cool Water de Davidoff est aujourd’hui considéré comme le chef de file de la nouvelle fraîcheur, il l’a aussi longtemps associé à un univers masculin. En effet, les fragrances employant cette facette olfactive qui ont suivi étaient toutes destinées aux hommes. Majoritairement assimilée à la vitalité du mâle sportif et moderne, la nouvelle fraîcheur semblait être réservée à la gent masculine. Mais le succès fulgurant de CK One en 1994 changera peu à peu la donne. Plus androgyne, ce parfum démocratisera la nouvelle fraîcheur auprès d’un public féminin. Désormais, cette nuance se fait plus subtile et aérienne, tout en conservant sa puissance et son côté propre. Elle devient alors le reflet d’une femme contemporaine et pétillante, en quête de fraîcheur et de légèreté !
Connaissez-vous les origines de la facette olfactive nouvelle fraîcheur ?
Découvrez les fragrances mentionnées dans cet article
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