Quand on pense à l’été, certaines odeurs nous viennent directement au nez. C’est le cas du monoï, cette huile délicatement parfumée, synonyme de peau hâlée et de vacances au bord de l’eau. Le parfum du monoï est exotique, crémeux et délicieusement suave. Il provient d’une tradition ancestrale qui utilise notamment la fleur de tiaré, l’ingrédient star de la Polynésie. De la fleur jusqu’à l’huile, partons sur les traces du secret de beauté des vahinés.
La fleur de tiaré, l’or parfumé du Pacifique
La fleur de tiaré, ou gardenia tahitensis de son appellation botanique, est l’emblème de plusieurs destinations paradisiaques comme la Polynésie, Tahiti ou encore les Îles Cook. Cette fleur que l’on aime accrocher à son oreille (à droite pour les célibataires et à gauche si vous êtes déjà pris !) provient du tiaré, un petit arbuste tropical. Celui-ci produit des fleurs aux pétales blanc immaculé et au parfum suave et enivrant qui rappelle celui du jasmin. Souvent confondu avec la fleur de frangipanier que l’on retrouve en Asie, le tiaré est cultivé à Tahiti depuis des siècles pour ses nombreuses vertus hydratantes et apaisantes.
Aussi parfumée soit-elle, la fleur de tiaré est éphémère. Elle ne vit qu’une journée en s’ouvrant le matin pour mourir le soir quand le soleil se couche. Symbole de passion, la fleur fait également partie intégrante des nombreux rituels mystiques de philtres d’amour ou encore de bouquets aphrodisiaques… Tout un programme !
Du tiaré au monoï : parfum d’exotisme
Un savoir-faire inspiré et protégé
En tahitien, le terme « mono’i » signifie « huile sacrée ». Le monoï est une huile végétale naturelle, et plus précisément un macérât huileux. En effet pour fabriquer cette précieuse matière parfumée, les mahois ont eu l’idée il y a plus de 2000 ans de faire macérer des boutons de fleurs de tiaré de Tahiti dans de l’huile de coco fraîche. Pour répondre à la demande de plus en plus importante, cette huile est désormais remplacée par de l’huile de coprah. Il s’agit d’une matière que l’on obtient en broyant de la chair de noix de coco séchée au soleil durant 7 jours. Le procédé de macération dure plusieurs jours, le temps que la base huileuse se charge des composés odorants des boutons. Le parfum crémeux et suave de la fleur de tiaré s’extrait ainsi doucement… Pour se mêler à la sensualité de l’huile issue de la coco.
Face à l’explosion de la demande et à l’émergence de nombreuses contrefaçons, le monoï de Tahiti sera officiellement reconnu par une Appellation d’Origine dès 1992. Pour fabriquer cette version originelle, les boutons de tiaré sont récoltés à l’aube, lorsqu’ils sont les plus frais et les plus parfumés possible. Les fleurs sont ensuite placées dans l’huile et infusent pendant 10 jours.
Une tradition ancestrale
Si le monoï de Tahiti est un produit bien connu des vacanciers, son histoire remonte à plusieurs milliers d’années. Depuis l’Antiquité, les tahitiens parfument l’huile de coco avec des fleurs de tiaré. Ils se servent de cette huile sacrée pour masser les nouveau-nés afin de les protéger du soleil, des variations de température et du desséchement de la peau. Elle est aussi utilisée lors de nombreux rituels sacrés et religieux. Les défunts étaient ainsi embaumés de monoï pour aider leurs âmes à voyager vers l’au-delà.
James Cook parlera de cette huile précieuse dans ses récits de voyage. Il y décrira comment les habitants s’enduisent le corps et les cheveux de cette mystérieuse matière. Un autre explorateur, français cette fois-ci, tombera à son tour sous le charme de cette essence subtile. Dumont d’Urville se laissera ainsi totalement envoûter par ce parfum suave et crémeux. Il ramènera dans les cales de son bateau quelques plants de tiaré, sans pour autant parvenir à reproduire le délicat parfum du monoï qui l’avait tant fait rêver.
Il faudra attendre quelques années pour que l’huile commence à s’exporter, grâce notamment à la parfumerie Tiki qui commercialise le véritable monoï de Tahiti depuis les années 40. Aujourd’hui, le parfum du monoï est un indispensable pour de nombreuses femmes en quête d’évasion !
Un secret de beauté aux mille vertus
Si le succès du monoï n’est plus à prouver, c’est qu’en plus de diffuser un parfum irrésistible, il témoigne aussi de nombreuses vertus. Cette huile n’est pas simplement un produit solaire, contrairement à ce que l’on pourrait penser ! C’est un véritable soin que les vahinés utilisent d’ailleurs toute l’année. Côté beauté, il permet bien sûr de magnifier les peaux dorées par le soleil. Mais l’huile stimule aussi le renouvellement cellulaire de la peau en l’hydratant et en la nourrissant. C’est aussi un allié de choix pour avoir une chevelure de rêve, à la fois douce et brillante, tout en étant protégée des agressions extérieures. Selon le Taurumi, l’art ancestral du massage polynésien, le monoï permet aussi de renouer les liens entre le corps, l’âme et le cœur.
Tiaré et monoï : leur utilisation en parfumerie
Contrairement à ce que certains produits pourraient nous faire croire, il n’existe pas de fleur de monoï ! Pour apporter les notes solaires et exotiques du parfum du monoï à une fragrance, les nez se tournent vers la fleur de tiaré. Pour délivrer la senteur délicate de cet ingrédient, on procède à l’extraction aux solvants volatils de la fleur. Cela permet d’obtenir une concrète qui sera ensuite lavée à l’alcool pour atteindre l’état d’absolue, dont l’odeur est tout simplement divine ! Il est également possible de reproduire son parfum directement en laboratoire, grâce à la synthèse. Le tiaré apporte aux compositions une senteur douce et florale aux nuances sucrées et solaires. Les parfumeurs peuvent l’associer à des tonalités lactées de noix de coco pour parfaire l’illusion et faire voyager votre nez jusqu’en Polynésie !
Aimez-vous le parfum du monoï et de la fleur de tiaré ?
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