Essences royales : le parfum des rois et des reines

Le parfum des rois et des reines a largement évolué au fil de l'histoire, découvrez ces fragrances royales !

Depuis plusieurs décennies, des mannequins, des chanteurs et même des acteurs sont les égéries des publicités qui font la promotion des plus grands parfums. Mais avant eux, ce sont d’autres types de célébrités qui ont contribués à diffuser une image luxueuse des fragrances. Au fil des siècles, les souverains et les empereurs sont devenus de véritables inspirateurs en matière de parfumerie. De l’Eau de la Reine de Hongrie jusqu’au péché mignon olfactif de Louis XIV, découvrez tous les secrets du parfum des rois et des reines.

Les prémices : le parfum des reines

Le nez inspiré de Cléopâtre

Depuis toujours ou presque, l’utilisation du parfum à travers l’histoire se réserve généralement aux têtes couronnées et à une élite fortunée. La théorie se vérifie dès l’Égypte ancienne où Cléopâtre en devient l’une des premières égéries. La coquette reine au nez aussi long qu’aiguisé, aurait alors porté des huiles odorantes très épaisses contenues dans des jarres en argile. Ces fragrances proches de la pommade résulteraient d’un mélange à base de myrrhe, de baumes de différents arbres ainsi que d’épices comme la cannelle et la cardamome, le tout additionné d’huile d’olive. Pour profiter de ce produit odorant, des esclaves enduisaient le corps de la reine, de la tête jusqu’aux pieds, grâce à de longs massages administrés après le bain. Selon de nombreux historiens et chercheurs, Cléopâtre aurait même possédé plusieurs ateliers de fabrication de parfum et de cosmétiques, qu’elle considérait comme un grand signe extérieur de puissance.

L’eau magique de la Reine de Hongrie

Parmi le parfum des rois et des reines, il existe une eau qui a beaucoup fait parler d’elle à travers les siècles. L’une des premières essences royales et occidentales voit le jour en 1370. Fabriquée à base de romarin, d’eau de fleur d’oranger et de rose, cet élixir est d’abord créé à des fins thérapeutiques. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des parfums de l’époque. Selon la légende, c’est un ermite qui offre ce précieux mélange à la reine de Hongrie, alors âgée de 72 ans. Il parait qu’après une année complète d’utilisation assidue, la souveraine aurait oublié les maux de la vieillesse. Elle aurait ainsi retrouvé la beauté et la forme de ses vingt ans, rien que ça !

Appelée Eau de la Reine de Hongrie, cette eau miraculeuse serait en fait une « opération marketing » bien huilée ! En effet, des historiens avancent que cette légende aurait été inventée par les parfumeurs de Montpellier des années plus tard pour créer l’envie et susciter la curiosité de leurs clients… Avant d’introduire la fragrance à la cour du roi Louis XIV. Si le remède miracle ne vous fera pas rajeunir de 15 ans, les bienfaits de l’Eau de la Reine de Hongrie sont bien réels. Les femmes l’ont ainsi longuement utilisée pour donner de l’éclat à leur teint. Les médecins l’employaient quant à eux pour soigner les maux de ventre.

Le parfum des rois à la cour

Catherine de Médicis, une reine au parfum d’Italie

D’abord dévolu aux dieux et à la pharmacie, le parfum fait son apparition à la cour de France au XVIème siècle. Grâce à une reine d’origine italienne, il va devenir un véritable accessoire d’hygiène et un atout incontestable de séduction et de raffinement. C’est en 1533 que Catherine de Médicis rejoint la cour de France pour épouser Henri II et devenir reine. Seulement âgée de 14 ans, l’héritière de la riche famille italienne emporte dans ses bagages son parfumeur officiel, Renato Bianco. Celui que l’on appellera ensuite René le Florentin était jusqu’alors l’heureux propriétaire de la Santa Maria Novella, une officine florentine spécialisée dans la confection des fragrances pour toute l’aristocratie du pays.

La nouvelle souveraine française souffle alors un vent de fraîcheur parfumée à la cour. Elle s’asperge copieusement de son « Eau de la Reine », une essence spécialement créée pour elle à base de bergamote. L’univers olfactif de la cour, quelque peu morose depuis la fermeture des bains, se vivifie. Catherine de Médicis imposera également la tendance des gants parfumés. C’est aussi grâce à elle que l’on commencera à glisser des petites fioles de senteurs dans les coussins ou les vêtements. Quelques mois après son arrivée, René le Florentin installe sa boutique parisienne au Pont au Change et parfume toute la haute société de l’époque.

Louis XIV, parfum de séduction

Déjà lors de son enfance, le futur souverain baigne dans une ambiance parfumée très puissante. À 22 ans, il devient roi et se fait connaître très rapidement pour ses incartades amoureuses. Les femmes le convoitent et pour les séduire, le jeune Louis XIV ne lésine pas sur le parfum. Il le considère d’ailleurs comme un sérieux atout de séduction. Il s’imprègne ainsi (très) généreusement de puissantes senteurs animales telles que la civette ou le castoréum. Ces odeurs presque sexuelles sont réputées comme hautement sensuelles et aphrodisiaques. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelait le « roi le plus fleurant ».

De favorites en courtisanes, Louis XIV finit par s’amouracher de Mme de Maintenon. Les parfums opulents et capiteux sont alors assimilés à la débauche et ne sont plus à l’ordre du jour. Le Roi s’assagie et se prend de passion pour « l’eau de fleur d’orange ». Il raffole tellement de cette odeur douce et apaisante qu’il en fait verser des litres dans les fontaines de Versailles. Il crée alors sa propre orangeraie dans les jardins du Palais. Mais comme le sort est cruel, le roi le plus parfumé de l’histoire commence à souffrir de migraine. Il finira par bannir tous les parfums trop puissants de la cour.

La nouvelle vague fleurie de Marie-Antoinette

Quelques années plus tard, une nouvelle souveraine fait son entrée à Versailles. En 1774, Marie-Antoinette devient reine de France. Aussi coquette qu’audacieuse, la jeune autrichienne est à contre-courant des tendances olfactives de son époque. Alors que la cour baigne encore dans des senteurs musquées et ambrées, Marie-Antoinette ne jure que par des odeurs fleuries. Jean-Louis Fargeron, un jeune parfumeur montpelliérain, deviendra son créateur de fragrance attitré. Il lui confectionne des dizaines de gants parfumés, des éventails imprégnés de lavande et de fleur d’oranger ou encore des litres d’esprit de vin. Le parfumeur collabore aussi avec Léonard, le célèbre coiffeur de la reine. Ensemble, ils mettent au point des pommades pour les cheveux aux odeurs de jasmin.

À la demande de l’excentrique Marie-Antoinette, le maître parfumeur composera le « Parfum de Trianon », en hommage au domaine favori de la reine-bergère. Selon les écrits, cette composition serait formulée à base d’eaux de fleur d’oranger et de lavande, d’essences de cédrat et de bergamote, quelques touches de galbanum et d’iris mais aussi du jasmin, de la tubéreuse et une pointe de musc.

L’Eau de Cologne : folie impériale

De nouveau en grâce, les parfums frais se fraient un chemin jusqu’au début du XIX siècle. Napoléon 1er use et abuse de la désormais célèbre Eau de Cologne. Il s’enduit le corps de cette eau admirable et en boit même quelques gouttes avant de partir au combat. L’empereur en utiliserait au moins une bouteille par jour ! Il essaiera d’ailleurs d’en fabriquer lui-même lors de son exil à Sainte-Hélène.

L’impératrice Joséphine, quant à elle, raffole de senteurs florales. Elle fait planter dans son château de Ruel-Malmaison du camélia, des tubéreuses, des jacinthes et du dahlia. Elle aime particulièrement s’imprégner de fragrances très fraîches. Quelques années plus tard, le parfumeur parisien à la clientèle prestigieuse Pierre-François-Pascal Guerlain, crée « l’Eau de Cologne Impériale » à l’occasion du mariage de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Cette composition sera précieusement enfermée dans le célèbre « flacon aux abeilles », l’un des emblèmes de l’empire. Ainsi, de grandes maisons tracent le début de leurs histoires, avec Penhaligon ou Crow en Angleterre, et Guerlain et Roger & Galet en France. Ces prestigieuses dynasties parfument les têtes couronnées et les plus riches pour bâtir leur propre empire.

Pour en savoir encore plus sur les habitudes olfactives de grands personnages de notre histoire, nous vous recommandons vivement de lire l’ouvrage d’Elisabeth de Feydeau, L’eau de rose de Marie-Antoinette et autres parfums voluptueux de l’histoire.

Connaissiez-vous les parfums des rois et des reines à travers l’histoire ?


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