Si le pouvoir des odeurs n’est plus à prouver, les senteurs n’ont pas encore fini de nous révéler toutes leurs vertus et leurs bienfaits. Longtemps délaissé au profit des autres sens, l’odorat présente pourtant de formidables opportunités thérapeutiques. Calmer la douleur, réduire l’anxiété, soigner des traumatismes et même dépister : l’usage des odeurs dans notre quotidien ne cesse de croître. À travers l’olfactothérapie, cette science de l’odorat et du bien-être, et d’autres expérimentations médicales et olfactives, partons à la découverte de ces odeurs qui nous font du bien.
L’olfactothérapie : l’odorat au service de nos émotions
Une méthode qui a du flair
L’olfactothérapie est une méthode thérapeutique créée en 1992 par Gilles Fournil, thérapeute transpersonnel, énergéticien et somatologue. Le principe de cette « science de l’odorat » est d’utiliser les odeurs de certaines huiles essentielles pour atteindre notre inconscient. Cela permet de créer un équilibre psycho-émotionnel, en libérant et en régulant nos émotions. Cette approche ne doit pas être confondue avec l’aromathérapie. Cette dernière utilise aussi les huiles essentielles, mais dans le but de soigner physiquement certains maux. Il ne s’agit pas non plus de la même méthode que l’aromachologie qui va étudier l’influence des odeurs sur nos comportements. L’olfactothérapie est aujourd’hui considérée comme une médecine alternative et complémentaire qui ne peut en aucun cas substituer un traitement médical.
Comment ça marche ?
L’olfactothérapie se pratique par l’inhalation de certaines huiles essentielles qui vont agir comme de véritables messagers. Seize essences, sélectionnées par Gilles Fournil, servent de base à la thérapie olfactive. On retrouve par exemple le clou de girofle, la lavande, la sauge scarlée ou encore l’ylang-ylang. Un fois respirées, les molécules odorantes vont se frayer un chemin jusqu’au système limbique de notre cerveau, le siège de nos émotions et de nos souvenirs. Grâce à cette transmission, l’odeur va venir chatouiller notre mémoire à long terme. L’olfactothérapie s’appuie donc sur les odeurs pour « court-circuiter » le mental en accédant à notre mémoire émotionnelle. Cette méthode permet ainsi de faire resurgir certaines émotions responsables d’un mal-être ou d’un blocage particulier afin d’y associer des senteurs plaisantes et apaisantes, et donc une émotion positive.
Les bienfaits de l’olfactothérapie
Lors d’une séance, l’olfactothérapeute va pousser la personne à exprimer ce qu’elle ressent au contact de l’odeur. Les huiles essentielles ressenties comme agréables sont utilisées comme soutien. Celles qui sont considérées comme déplaisantes, révélatrices d’un blocage, sont apprivoisées petit à petit. Cette thérapie brève se déroule généralement sur plusieurs séances pour en maximiser les bienfaits. L’olfactothérapie permettrait ainsi de travailler des traumatismes, d’apprendre à mieux gérer et appréhender ses émotions. La méthode est également employée pour aider à se libérer de certaines dépendances (alimentaires, tabac…) mais aussi pour améliorer la confiance en soi. L’olfactothérapie nécessite d’être pratiquée par un thérapeute formé car c’est une approche qui peut se révéler très puissante. Elle commence d’ailleurs à être utilisée dans le milieu médical depuis quelques années.
Les odeurs qui soignent
Les vertus curatives des senteurs
La connivence entre les odeurs et la mémoire émotionnelle est utilisée dans une multitude de services du milieu hospitalier (cancérologie, gériatrie, traumatologie…). L’association Cosmetic Executive Women France pratique ainsi différents ateliers olfactifs pour soulager les patients et leur apporter des moments de convivialité. Plus de 150 odeurs sont utilisées : des parfums d’enfance, de bonbons, de gâteaux en passant par des ambiances olfactives de balade en forêt. Il existe également des ateliers individuels qui viennent en soutien de traitements de rééducation neurologique. Pour des personnes atteintes de maladies neurodégénératives, une odeur peut parfois parvenir à réveiller des parties de la mémoire souvient lointaine. Des olfactothérapeutes accompagnent aussi des patients en soins palliatifs pour travailler sur leurs émotions négatives.
Dans les Ehpad, l’olfactothérapie convainc de plus en plus. Certains établissements diffusent des odeurs alléchantes de pain chaud et de crêpes au moment des repas pour redonner de l’appétit aux résidents. Certaines odeurs sont également connues pour réconforter et apaiser. C’est par exemple le cas de la vanille, qui rappelle à notre mémoire olfactive la douceur du lait maternel. Une expérience a ainsi été menée au service néonatalogie du CHU de Strasbourg. En diffusant subtilement un parfum de vanille, les chercheurs ont constaté une diminution importante des apnées respiratoires et du temps de séjour des bébés. Les bienfaits de cette odeur seraient donc perçus de façon presque innée.
Le dépistage par l’odeur
L’olfactothérapie a su prouver que les senteurs portées par les huiles essentielles pouvaient nous faire du bien émotionnellement. Au-delà de cet équilibre retrouvé, le pouvoir des odeurs semble encore avoir bien des choses à nous montrer. En effet, il apparait selon certaines études que ces dernières pourraient aussi nous donner des informations précieuses sur notre état de santé. Ainsi, de plus en plus de protocoles sont mis en place pour détecter des cancers de façon précoce en analysant les odeurs dégagées par notre corps. Ce dépistage à l’aide de l’olfaction se fait grâce à des chiens et même des fourmis ! Les animaux sont capables de détecter des cancers du sein, de la prostate ou des ovaires, en reniflant l’urine ou des lingettes ayant été en contact avec la peau du patient. Ce domaine en plein essor pourrait s’utiliser à plus grande échelle dans quelques années.
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