Puissantes et tenaces, les notes animales font partie intégrante de l’histoire de la parfumerie et existent depuis la nuit des temps. Si elles ont pendant longtemps été d’origine animale, la plupart d’entre elles sont désormais reproduites en laboratoire grâce à la synthèse pour protéger nos amis les bêtes. Musc, ambre gris, civette… On décrypte ces senteurs sensuelles et enivrantes qui occupent toujours une place de choix dans les compositions.
Origine et apparition
Qu’est-ce qu’une note animale ?
Si elle ne représente pas une famille olfactive à part entière, la note animale est une facette que l’on retrouve dans de nombreuses fragrances. Ces notes évoquent des senteurs assez puissantes qui dégagent des odeurs de fourrure, de peau, d’odeurs corporelles et parfois même des tonalités fécales (oui oui, vous avez bien lu). Si à première vue ces senteurs ne paraissent pas vraiment plaisantes, elles apportent des nuances très sensuelles et chaleureuses aux formules.
Les débuts
Pour comprendre l’utilisation des notes animales en parfumerie, il faut remonter le temps jusque dans l’Antiquité. Déjà dans l’Égypte Antique on utilisait ces senteurs chaudes et puissantes pour embaumer les corps et communiquer avec le divin. Certaines d’entre elles étaient aussi largement employées pour leurs vertus curatives. Il parait d’ailleurs que Cléopâtre se faisait confectionner des parfums aux pouvoirs de guérison à partir des sécrétions de chats musqués. L’engouement pour ces parfums puissants traversera les siècles. Durant la Renaissance, les notes animales parfument les grands de ce monde et deviennent un fort symbole de statut social élevé. Le métier de gantier-parfumeur va profondément contribuer à la liaison entre les senteurs animales et la parfumerie. L’ambre, le musc ou encore la civette embaument les corps, les toilettes et les maisons pour combattre les maladies mais aussi pour leur puissance aphrodisiaque !
Évolution
Depuis la modernisation de la parfumerie et grâce à l’évolution des techniques de fabrication des compositions, les notes animales ont largement évolué. Si elles étaient très utilisées encore au XIXe siècle, leur présence dans les essences s’est peu à peu atténuée au siècle suivant avec l’arrivée de parfums plus frais, légers et floraux. Elles ont fait leur grand retour dans les années 80 durant lesquelles la ferveur pour les fragrances orientales et puissantes a explosé. Depuis quelques années maintenant on observe une nouvelle tendance hygiéniste du parfum propre aux notes plus légères, reléguant parfois les notes animales au second plan.
Les notes animales : ingrédients et alternatives
Les matières premières d’origine animale
Lorsque l’on parle de notes animales, on identifie plusieurs ingrédients phares dans la palette du parfumeur :

Le musc
Il s’agit d’une matière animale emblématique de la parfumerie, qui fut rapportée en Europe par Marco Polo, qui le décrit comme le « baume le plus fin que l’on connaisse ». Cet ingrédient est issu de la sécrétion du chevrotain porte-musc, un animal originaire d’Asie. Son commerce fut florissant jusqu’aux années 1900 durant lesquelles il était très apprécié pour son parfum puissant, animal aux pouvoirs aphrodisiaques. Depuis plusieurs décennies maintenant, cette espèce est protégée et le commerce du musc animal est formellement interdit.

L’ambre gris
À ne pas confondre avec la pierre d’ambre à la couleur orangée, l’ambre utilisée en parfumerie provient du cachalot. Après avoir ingurgité une grande quantité de nourriture, le cétacé expulse par ses voies naturelles une concrétion intestinale. Cette substance va voguer au fil des courants pour finalement s’échouer sur les plages et durcir. L’ambre gris ressemble à un gros bloc de pierre de couleur grise ou blanchâtre. Son odeur diffuse un parfum très sensuel, chaud et enveloppant.

La civette
Animal entre le chat et le renard, on définit aussi la civette comme un chat musqué. Pour marquer son territoire, ce petit carnivore sécrète une substance très odorante qui provient d’une glande péri-anale. Afin de récupérer le précieux liquide à l’odeur de fourrure, un curetage devait être pratiqué. Si la pratique n’est toujours pas interdite, la civette a presque totalement disparue des fragrances. Au premier abord, son odeur est assez désagréable avec un côté excrément dominant. Après quelques heures et une bonne dilution, son parfum se fait de plus en plus rond et sensuel…

Le castoréum
C’est une sorte d’huile très grasse sécrétée par les glandes du castor d’Amérique du Nord pour protéger ses poils du froid et de l’humidité. Cette huile odorante est récupérée quand l’animal est tué pour réguler sa population et vendre sa fourrure. Son odeur est elle aussi très puissante avec des notes fécales mais aussi de fortes nuances de cuir et un aspect fruité.
Il existe deux autres ingrédients d’origine animale qui sont beaucoup plus rares en parfumerie : l’hyraceum et la cire d’abeille. L’hyraceum provient de l’urine fossilisée produite par un animal appelé Daman des Rochers, qui ressemble à une grosse marmotte. D’un point de vue olfactif, cette matière dégage une odeur très animale avec des sous tons de cuir. La cire d’abeille est également très peu employée. Mais certains parfumeurs l’utilisent pour apporter de la rondeur à des compositions florales ou fruitées.
Les alternatives naturelles et synthétiques
Pour des questions d’éthique mais aussi pour des raisons financières (les ingrédients cités plus haut sont généralement très onéreux), les parfumeurs ont trouvé des alternatives pour recréer ces notes animales. La chimie de synthèse a notamment contribué à la protection des animaux et à la démocratisation de ces notes sensuelles en reproduisant des senteurs aussi puissantes et enveloppantes. Ainsi, on peut avoir recours à des muscs blancs, c’est-à-dire des muscs totalement synthétiques, qui apportent beaucoup de chaleur et de rondeur à une fragrance. L’ambre gris est aussi reproduit en laboratoire grâce à l’assemblage de diverses molécules. Mais il existe aussi des alternatives du côté des ingrédients d’origine naturelle. Ainsi, certains végétaux permettent de recréer la puissance et l’animalité de ces notes sauvages. On pense notamment à la gomme de labdanum, au bourgeon de cassis ou encore au cumin.
L’utilisation des notes animales en parfumerie
Atout olfactif
Grâce à leur parfum sensuel, chaud et parfois même floral, les notes animales subliment les compositions et leur apportent un véritable atout olfactif. L’autre avantage c’est que ces notes sont aussi très utiles car elles représentent un excellent fixateur. Elles vont ainsi fixer les autres notes plus volatiles et renforcer la puissance et la rémanence de la fragrance. Bien équilibrées, elles se marient avec de nombreux accords pour apporter de la subtilité mais aussi du caractère !
Les fragrances sauvages de Carrément Belle
Les notes animales de Carrément Belle sont garanties sans aucune cruauté envers nos amis à quatre pattes. Nous n’utilisons aucun ingrédient d’origine animale et ne testons pas nos produits sur eux non plus. Toutes ces nuances sauvages sont donc créées grâce à la synthèse. Ainsi, l’ambre gris dévoile toute sa sensualité dans la caresse ensoleillée et épicée de so. On retrouve aussi sa puissance orientale dans 555 où il exhale des notes chaleureuses. Cette matière diffuse aussi une sensation apaisante dans le parfum marin et fleuri de ïōdé. La Baigneuse apprécie aussi tellement la chaleur réconfortante du musc qu’elle vous propose deux fragrances construites autour des muscs blancs. On retrouve alors musc, une fragrance discrète et enveloppante aux notes fruitées.
Encouragez-vous le recours à la synthèse pour protéger les animaux et connaissiez-vous les différentes notes animales utilisées en parfumerie ?
Découvrez les fragrances mentionnées dans cet article
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