Vous l’avez peut-être déjà remarqué en étudiant l’étiquette de votre parfum, l’alcool est bien souvent l’ingrédient principal qui compose votre formule préférée. Mais à quoi sert-il et d’où vient-il vraiment ? Existe-il des compositions qui n’en contiennent pas ? Voilà autant de questions auxquelles nous allons répondre dans cet article sans tabou pour vraiment comprendre les liens qui existent entre alcool et parfum.
L’alcool, zoom sur l’ingrédient principal de votre parfum
Les parfums alcooliques, c’est quoi ?
En parfumerie il existe plusieurs types de compositions, dont celle des parfums alcooliques. Dans ce genre de fragrance on retrouve d’un côté le concentré odorant, c’est-à-dire la formule créée à partir des ingrédients odorants naturels et synthétiques qui vont révéler la pyramide olfactive du jus, ainsi que de l’alcool qui agit comme un support à la substance parfumante. Cet ingrédient est un alcool éthylique (également appelé éthanol) car il s’agit d’une matière neutre et inodore, qui ne va donc pas altérer les senteurs dévoilées par le concentré odorant. Un parfum alcoolique contient entre 70% et 92% d’alcool, selon le type de fragrance choisie (eau de Cologne, eau de toilette, eau de parfum, essence de parfum…).
Souvent, sa présence dans la liste des ingrédients inquiète, pourtant l’alcool est une matière très répandue dans l’univers de la cosmétique pour ses propriétés. En effet, il est miscible dans l’eau, stable, incolore et volatil. La formule des parfums alcooliques est d’ailleurs celle qui est la plus répandue dans notre industrie, notamment en Occident. C’est également la plus récente puisque son origine remonte au XIV siècle, après l’usage des supports à base d’huile ou de graisse.
Alcool dénaturé, kézaco ?
L’alcool utilisé dans les compositions ne ressemble pas vraiment à de l’eau de vie ou à de la vodka ! Celui-ci est la plupart du temps dénaturé, c’est-à-dire qu’il est rendu impropre à la consommation. Oui mais pourquoi et comment ? Il faut savoir qu’en Europe il existe un impôt, le droit d’accise, perçu sur la consommation d’alcool et des boissons alcoolisées. Cette taxe est payée indirectement par le consommateur final puisqu’elle est imputée au prix de vente du produit contenant de l’alcool. Le fait de dénaturer l’éthanol permet aux fabricants de s’affranchir de ce droit d’accise, mais également d’éviter le détournement illégal des produits comme boisson alcoolisée. L’alcool est ainsi dénaturé : on va lui ajouter différents composés chimiques afin de le rendre « imbuvable ». Ceux-ci vont changer son goût (le rendant généralement très amer), sa couleur, voire son odeur. Boire votre parfum est donc fortement déconseillé ! L’alcool dénaturé conservera toutefois ses propriétés et sera toujours un excellent support pour le concentré odorant.
Ainsi, vous trouverez parfois le terme « ALCOHOL DENAT » ou « SD ALCOHOL » (Alcool Spécialement Dénaturé) sur les étiquettes de vos produits. Il est également possible de dénaturer l’alcool en ajoutant un ingrédient dénaturant directement dans la composition du produit. On retrouve donc la mention « ALCOHOL » dans la liste INCI, mais celui-ci est bien dénaturé.
D’où provient l’alcool dans vos parfums ?
Il existe diverses façons de produire de l’alcool éthylique, même si ses propriétés finales restent les mêmes. La première manière est de créer de l’éthanol synthétique, par le biais de la synthèse en le fabriquant directement en laboratoire. Il est également possible d’obtenir du bioéthanol, aussi appelé éthanol agricole. Contrairement à l’éthanol synthétique, son origine est végétale. C’est pour cela que l’on retrouve généralement cette forme d’alcool dans les parfums dits naturels. Pour le fabriquer il faut faire fermenter les sucres ou l’amidon de diverses sources végétales comme des fruits, de la canne à sucre ou des céréales. Après la fermentation, l’éthanol obtenu est distillé pour être purifié avant d’être déshydraté afin d’éliminer toute son eau. C’est ensuite qu’il sera dénaturé. Chez Carrément Belle, nous utilisons ainsi un alcool naturel, d’origine végétale créé à partir de betterave.
Pourquoi y-a-t-il de l’alcool dans le parfum ?
La présence d’alcool éthylique dans le parfum s’explique par plusieurs raisons. La première chose c’est que l’alcool va servir de base pour distiller le concentré odorant. La substance parfumée va ainsi se diluer dans cet éthanol, ce qui ne sera pas possible dans de l’eau par exemple. En fait, l’alcool agit ici comme un solvant pour les composés aromatiques des autres matières entrant dans la formule. De cette façon, le concentré odorant restera plus longtemps sur la peau sans l’agresser. En effet grâce à sa volatilité, l’éthanol va s’évaporer très rapidement pour laisser place aux matières odorantes qui viendront se fixer sur l’épiderme et diffuser leurs notes au fil des heures. Il va alors dévoiler une réelle impression de fraîcheur lors de la vaporisation pour finalement s’évanouir au bout de quelques instants. Un autre atout de l’alcool, et non des moindres, c’est qu’il permet une excellente conservation du parfum dans le temps.
Le parfum sans alcool, ça existe ?
Les autres types de compositions parfumées
Si les parfums alcooliques sont les plus utilisés aujourd’hui, il existe d’autres façons de fabriquer des fragrances sans avoir recours à de l’alcool. On retrouve ainsi des parfums huileux qui utilisent de l’huile comme support au concentré odorant. Huile d’amande douce, de sésame ou de germe de blé peuvent alors être employées pour réaliser ce genre de compositions. Toutefois, certains composés odorants ne sont pas miscibles avec l’huile. Il faut donc trouver des substances solubles dans cette base un peu plus capricieuse. D’autres fragrances peuvent avoir comme support de la cire ou des beurres d’origine végétale ou minérale. Ce sont des parfums graisseux, appelés parfois « concrètes ». Sous forme solide, ils s’appliquent par petites touches. Bien que très rare maintenant, il existait autrefois des parfums sous forme de poudre, dont la base était du talc. Ils étaient très répandus lors de la Renaissance, pour parfumer les perruques et le visage notamment.
Le parfum sans alcool, création ancestrale
Si le parfum sans alcool se démocratise aujourd’hui pour des questions de marketing, c’est une forme de composition qui existe depuis la nuit des temps. Ses origines remontent à l’Antiquité, avec l’apparition de l’attar, un parfum sans alcool provenant d’Inde et du Moyen-Orient. On le fabrique en distillant des végétaux (herbes, épices moulues, fleurs…) puis on ajoute les essences obtenues à une huile essentielle de base, généralement celle du santal, même si désormais il s’agit plus souvent de paraffine liquide. L’attar est une produit plutôt rare en Occident. Il est très utilisé au Moyen-Orient, surtout par les Musulmans car il ne contient pas d’alcool, substance prohibée par l’Islam.
Vous en savez désormais un peu plus sur les liens qui unissent le parfum et l’alcool !
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