On l’appelle parfumeur, nez, parfumeur-créateur, ou encore compositeur-parfumeur. Peu importe. Car derrière ces termes se cache un artiste, un travailleur de l’ombre aux facettes multiples. Il ne se repose pas seulement sur son incroyable don, mais il travaille dur son nez et sa mémoire olfactive pour créer vos prochains coups de foudre parfumés… Découvrez aujourd’hui qui est à l’origine de vos parfums préférés.
Qu’est-ce qu’un nez ?
Difficile d’imaginer le processus de création qui se cache derrière nos fragrances, tant se parfumer fait partie de notre quotidien. Pourtant lorsque vous vaporisez quelques gouttes de votre essence préférée aux creux de vos poignets et derrière vos oreilles, c’est le travail de nombreux professionnels que vous honorez. Parmi eux figure le parfumeur, celui ou celle qui assemble les matières premières (naturelles et/ou synthétiques) entre elles. En réalisant cette tâche minutieuse, le nez donne vie à une composition qui deviendra bientôt le sillage que vous laisserez derrière vos pas. L’odorat est donc l’outil de travail principal du compositeur qui passe de longues heures à inhaler des essences pour créer les plus beaux accords.
C’est un métier exceptionnel qui intrigue et fascine l’imaginaire collectif. Il est assez difficile d’en dresser un nombre exact. On compterait une centaine de nez dans le monde, dont beaucoup en France et en Suisse.
Comment devenir parfumeur ?
Être nez, c’est inné ?
On a souvent tendance à penser que les parfumeurs forment une catégorie un peu à part. Équipé d’un véritable don, une sorte de vocation innée, leur olfaction serait alors bien plus puissante que le commun des mortels ! Pourtant, nous sommes tous égaux physiologiquement parlant face à notre odorat. Les futurs nez ne naissent donc pas avec de superpouvoirs qui leur permettent d’identifier des milliers d’odeurs différentes. Alors attention aux idées reçues, on ne naît pas parfumeur, on le devient. Pour réussir dans ce métier, il faut bien plus qu’un bon nez et un relatif intérêt envers l’univers du parfum. Car pour créer un parfum, un nez fait avant tout appel à son imaginaire et à sa sensibilité artistique. Mais s’il fut un temps où l’on était parfumeur de père en fils, et qu’être originaire de Grasse aidait grandement à réussir, ce métier s’est progressivement ouvert au monde.
La formation
Désormais, des formations existent pour entraîner quelques rares élèves à mémoriser et maîtriser l’utilisation des matières naturelles et de synthèse. Pour intégrer ce parcours d’apprenti-parfumeur où la chimie est prépondérante, il est préférable d’avoir réalisé un baccalauréat scientifique. Ensuite, il est possible d’opter pour un parcours universitaire avec une licence en chimie puis un master en formulation. Autrement, le futur nez peut entrer directement dans une école qui propose une formation en 5 ans. Durant ces différents cursus les apprenants découvrent le savoir-faire des chimistes et l’art de manier les molécules. Ils sont ensuite envoyés parfaire leur éducation auprès de parfumeurs chevronnés.
L’apprentissage
Pour se former à la création de fragrances et aux différentes professions de la parfumerie, les étudiants travaillent différentes matières. La chimie permet de comprendre la structure des molécules, leur création et la façon dont elles réagissent entre elles. L’olfaction est également un élément phare de la formation. Cette discipline concerne l’apprentissage des différentes matières premières. Lors de ces cours, les futurs nez découvrent les plantes à parfum, les bois précieux, les fleurs, et tous les composés odorants que l’on trouve dans la nature ou que l’on reproduit en laboratoire. Ils apprennent ainsi à décrypter leurs différentes notes afin de les enregistrer dans leur mémoire olfactive. Le but sera ensuite de pouvoir les identifier en un coup de nez. On apprend ensuite à mettre des mots sur des odeurs, à retranscrire ce que chacune nous évoque afin de pouvoir les associer. Cela permettra aux futurs parfumeurs de faire appel à l’imaginaire ou aux souvenirs pour concevoir des sillages intemporels, qui déclencheront une émotion chez le client final.
Une fiche détaillée est réalisée pour chaque matière première. Celle-ci retranscrit ses différentes propriétés : son aspect, sa couleur, sa stabilité dans le temps, son coût approximatif, sa méthode d’extraction, ses associations… Cet apprentissage de l’olfaction distingue ainsi le nez du chimiste, en acquérant un véritable lexique parfumé.
Le métier de parfumeur, en vrai
Différents types de parfumeurs
Une fois devenu parfumeur, on pourrait penser que le nez peut enfin laisser libre cours à son imagination et à toute sa créativité. Oui, mais non. Aujourd’hui, seules quelques grandes maisons ont intégré un parfumeur à leur structure. On pense notamment à Olivier Polge qui a succédé à son père Jacques chez Chanel. Il y a également Thierry Wasser qui a pris la relève des parfumeurs issus de la famille Guerlain, ou encore à Mathilde Laurent chez Cartier. Malgré leur talent, ces parfumeurs travaillent en collaboration étroite avec les équipes marketing et doivent se plier à la loi des tests consommateurs. Les autres travaillent pour des sociétés de matières aromatiques et de compositions, créant des parfums à la demande d’un client.
D’autres parfumeurs encore se spécialisent dans des branches plus techniques. Certains s’orientent vers la chromatographie. Ils sont ainsi à même de décortiquer les formules des produits du marché afin d’analyser la concurrence et les tendances olfactives du moment. D’autres développent une expertise plus poussée des matières premières pour enrichir la palette des laboratoires dans lesquels ils travaillent. Enfin, certains nez se spécialisent dans l’adaptation de formules parfumées existantes pour d’autres types de produits comme des bougies, des gels douche ou des crèmes. C’est d’ailleurs le cas de Laurent, le parfumeur qui a adapté la formule de notre eau de parfum vanille, pour en faire une délicieuse bougie parfumée !
La journée du parfumeur
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le parfumeur ne passe pas ses journées à faire de la formulation. S’il travaille dans une société de composition, le nez échange beaucoup avec l’évaluateur et les différentes équipes qu’elles soient marketing ou commerciales. Il crée des associations olfactives qui seront testées par le client. Après plusieurs allers-retours, il effectue diverses modifications pour coller au plus près de la demande initiée dans le brief. Les parfumeurs indépendants qui commercialisent eux-mêmes leurs propres créations jonglent entre formulation, réglementation, communication et gestion administrative. Enfin les parfumeurs « maison » qui évoluent directement au sein de maisons de parfum doivent toujours travailler à la cohérence entre l’image de marque et les créations. Ils sont également de plus en plus sollicités pour s’exprimer dans la presse ou sur les outils de communication de la marque, comme les témoins d’une certaine expertise et d’un univers olfactif propre.
L’expertise du « nez » est donc essentielle. C’est lui qui maîtrise les dosages et la subtilité des associations de matières premières, qui permettront de créer un parfum unique, magique et inoubliable…
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