Femmes parfumeurs : les nez féminins qui marquent l’histoire du parfum

les femmes parfumeurs soufflent sur le métier de nez une vague inspirée et de nouvelles idées olfactives surprenantes

S’il a longtemps été réservé aux hommes, le métier de nez devient le terrain de jeu de femmes parfumeurs depuis quelques décennies. Inspirés et inspirants, ces nez féminins des temps modernes diffusent sur l’industrie de la parfumerie des idées olfactives surprenantes. Découvrez comment certaines pionnières ont su s’imposer dans un microcosme très fermé pour ouvrir la voie à de plus en plus de femmes nez.    

Nez : un métier masculin ou féminin ?

Quand on parle des nez qui ont marqué l’histoire du parfum, ceux qui nous viennent à l’esprit sont majoritairement masculins. Aimé Guerlain, François Coty, Olivier Cresp… Et tant d’autres ! Mais dans cette liste non-exhaustive, où sont les femmes (comme le disait si bien Patrick Juvet) ? Depuis que l’on confectionne des fragrances, c’est-à-dire depuis des milliers d’années, le parfum est le plus souvent une affaire d’hommes. Des compositions opulentes de la Renaissance, en passant par la fraîcheur de l’eau de Cologne adulée par Napoléon, jusqu’aux jus aux succès mondiaux, les créateurs de parfums étaient presque toujours des messieurs. Pourtant, certaines femmes aux nez aiguisés ont tout de même su se frayer un chemin dans cet univers fermé.

Les femmes parfumeurs qui ont marqué l’histoire

Tapputi, parfumeuse du roi

Vous ne connaissez probablement pas son nom, pourtant ce fut certainement l’une des premières parfumeuses de l’histoire. Au XIIIème siècle avant JC. celle que l’on appelle Tapputi-Bellet-ekale (bellet-ekale se traduit par « assistante du palais ») est une chimiste de grande renommée. Elle officie comme parfumeuse à la cour du roi d’Assyrie. Ce royaume de la Mésopotamie est alors considéré comme l’une des plus grandes puissances du Proche-Orient. Des recherches archéologiques ont permis de retrouver des tablettes sur lesquelles sont gravés son nom, des listes d’ingrédients, mais également des descriptions de distillation et de filtrage.

Tapputi avait donc pour mission de fabriquer diverses huiles et onctions pour parfumer le souverain et sa résidence, mais également pour embaumer les statues des idoles lors des rituels religieux. Si l’histoire n’a pas retenu grand-chose de l’existence de Tapputi, la parfumerie elle, a été considérablement influencée par ses découvertes et ses travaux. Première femme parfumeur, elle est aussi celle qui a ouvert la voie à une lignée inspirée…

Germaine Cellier, femme et parfumeur de l’après-guerre

L’histoire nous transporte de nombreuses années plus tard, au tout début du XXème siècle. C’est à Bordeaux en 1909 que l’une des plus grandes figures féminines de la parfumerie voit le jour. Germaine Cellier, fille d’un père bohème et fantasque et d’une mère herboriste monte à Paris dans les années 20 pour y étudier la chimie. Avec son diplôme en poche et la guerre enfin terminée, ses talents seront repérés par un dénommé Robert Piguet. Ancien styliste d’une grande maison du couture parisienne, l’homme décide de se mettre à la parfumerie. Robert Piguet lance alors le défi à Germaine de créer une fragrance moderne et dynamique pour insuffler de la nouveauté dans cette période d’après-guerre. C’est ainsi que sort Bandit, la toute première fragrance de la marque en 1944.

Grâce à ce premier succès et à son caractère bien trempé, Germaine s’impose dans l’industrie et signe pour Balmain un an plus tard, l’iconique parfum Vent Vert, qui introduit pour la première fois le galbanum et les notes vertes dans une composition.

Les années passent et les réussites s’enchainent pour d’autres grands noms de la parfumerie française. À la fin des années 50, elle collabore de nouveau avec Piguet pour Fracas, un jus novateur qui pousse la tubéreuse sur le devant de la scène, du jamais vu ! Ce parfum s’exportera jusqu’aux États-Unis où il rencontre un succès phénoménal. Germaine Cellier est alors considérée comme la femme parfumeur française la plus contemporaine et avant-gardiste de son époque. Elle ouvrira ensuite son propre laboratoire de création dans les années 60, continuant de distiller toute sa créativité.

La féminisation du métier de nez

Femme parfumeur : une parité croissante

Grâce à l’évolution des mentalités et à l’héritage laissé par le passé, les femmes ont peu à peu réussi à laisser leur propre sillage dans la création des senteurs. De la parfumerie de niche aux grandes maisons, de plus en plus de nez féminins dévoilent leurs compositions. On compterait ainsi en France une cinquantaine de femmes parfumeurs. Si le métier de nez s’exerçait auparavant de père en fils, et en territoire grassois de préférence, la médiatisation de cette profession a participé à la féminisation du secteur. Grâce à la multiplication des écoles de parfumeurs, les femmes ont pu avoir accès à une formation spécifique pour exercer toutes les professions de la parfumerie.

Et même la langue française joue le jeu de la parité. En 2019, l’Académie Française se prononce favorable à la féminisation des noms de métiers. La parfumeuse devient donc légitime au sens du dictionnaire. Jeanne Doré, cofondatrice du magazine Nez, exprime d’ailleurs son point de vue à ce sujet et nous invite au débat dans un article qui pousse à la réflexion. À lire absolument !

Inspirées jusqu’au bout du flacon

Depuis Germaine Cellier, de nombreuses femmes parfumeurs ont su montrer qu’elles avaient du flair. Il serait impossible de citer tous ces nez de talent mais nous pouvons penser notamment à Françoise Caron. Sœur d’Olivier Cresp, elle tombe dans le parfum dès sa naissance. La jeune fille grandit entre les cuves au milieu des effluves de rose, de jasmin et de lavande. Quelques années plus tard, elle signera la composition de grands jus comme l’Eau d’Orange Verte pour Hermès. Mathilde Laurent quant à elle, bousculera les codes de la parfumerie chez Cartier. Elle se bat d’ailleurs pour mettre en avant tous les atouts de la chimie de synthèse.

Olivia Giacobetti, parfumeuse indépendante, est considérée comme l’une des créatrices les plus douées de sa génération. Elle marquera l’histoire du parfum en introduisant la note de figue dans les fragrances. D’autres encore continuent d’exprimer tout leur talent pour des grands noms ou des maisons plus confidentielles comme Christine Nagel, Anne Filipo, Aliénor Massenet, Sofia Grojsman, Sonia Constant et bien d’autres…

Chez Carrément Belle, c’est une femme parfumeur qui s’est longtemps caché derrière certaines de nos fragrances… Et notamment l’eau de parfum tendre et virile 555, label rose, agité, ippi patchouli clair, musc or alõ ! Lors d’une interview inspirée, Claire nous avait raconté tous les détails de sa vie de parfumeuse.


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